“Les Portes du Ciel”. Visions du monde dans l’Egypte ancienne
Qui n’a jamais entendu parler des mythes et des traditions égyptiens ? Personne. Les hiéroglyphes, les pharaons, les pyramides… etc. Autant d’éléments qui continuent à susciter l’intérêt des amateurs comme des spécialistes. Toutefois, les expositions qui ont été consacrées à cette immense civilisation étaient organisées autour d’un lieu particulier ou encore autour d’une fonction. Dans le cas présent, il s’agit d’une forme de présentation tout à fait novatrice qui propose au spectateur de découvrir 5000 ans de l’histoire de l’Égypte avec comme fil conducteur l’objet qu’est le tabernacle.
Le tabernacle était une sorte de réceptacle qui avait pour fonction d’accueillir la statue d’une divinité. Les battants qui permettaient de fermer cet élément étaient dénommés « les Portes du Ciel ». Il est néanmoins indispensable de souligner que cette même expression pouvait aussi désigner d’autres points de contact entre les différentes composantes de l’Univers, essentiels aux égyptiens. De même, le Ciel désigne à la fois l’élément baigné par le soleil, mais aussi l’entité que représente l’au-delà. Ainsi l’exposition propose-t-elle un parcours à travers ces différentes parties du monde qui cohabitent dans la pensée de l’Égypte antique, où « les Portes du Ciel » sont des marqueurs de passages ou encore des limites infranchissables.
Au fil de son parcours, le visiteur fera des allers et retours entre l’Ancien Empire et l’époque romaine au gré des 300 objets exposés dans les vitrines ornant le Hall Napoléon. Quatre sections organisent ce voyage dans le temps. Tout d’abord, « l’Univers, sanctuaire des dieux » plongera le spectateur dans la création du monde et de ses composantes, autour des figures centrales des dieux Ré et Osiris. « Le Ciel sous la terre : l’au-delà mystérieux » invite ensuite le visiteur à comprendre les notions de cet au-delà pour les hommes de l’Antiquité égyptienne autour du thème de la régénération. Puis « Entrer et sortir : la chapelle de la tombe » permet de faire le point sur l’importance des rites pratiqués par les vivants pour honorer la mémoire du défunt qui est dans le monde souterrain, afin qu’il puisse aller vers cette vie éternelle au Ciel. Enfin, le visiteur parviendra « aux Portes du Ciel : le parvis du temple », qui est la dernière section de cette exposition. Le parvis du temple tient son importance du fait que seuls les prêtres peuvent passer les Portes du Ciel, celles du temple, qui symbolisent la limite entre l’espace sacré impénétrable et l’espace des vivants. Derrière cette limite : le tabernacle. Aussi, les battants fermant le temple sont une matérialisation concrète de la limite de ces deux mondes.
L’originalité du parcours permet ainsi de réfléchir autour de la notion de limite entre le monde des morts et celui des vivants dans l’Égypte antique autour de ces divers objets rituels que sont les statues des divinités, les couvercles de sarcophages, les vases canopes ou encore les offrandes, avec le tabernacle comme élément conducteur. Le spectateur ne manquera pas d’être surpris par le très bon état de conservation des objets malgré le passage du temps. Il est aussi nécessaire de mentionner la présence au fil des salles des papyrus extraits du Livre des Morts, omniprésent et magnifique !
Bien que l’immense majorité des pièces présentées fasse partie des collections du Musée du Louvre (avec la contribution tout de même d’autres grands musées européens) et malgré l’étendue épuisante de l’exposition (il faudrait la voir en deux fois pour en profiter pleinement), il n’en est pas moins que cette manifestation parisienne est incontournable et à la hauteur de ses ambitions : à ne pas manquer !
Ingrid Thierry.
6 mars au 29 juin 2009
Musée du Louvre, Hall Napoléon
Métro : lignes 1 et 7 (Palais Royal-Musée du Louvre)
http://mini-site.louvre.fr/portesduciel/
Ouverture : fermé le mardi ; tous les jours de 9h00 à 20h00 et jusqu’à 22h00 les mercredis et vendredis
Tarifs : 11 € ; accès libre pour les moins de 18 ans ; conditions particulières selon cartes
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